Les témoignages les plus anciens de la zone sont à chercher dans les peintures de Val del Charco del Agua Amarga, emplacement appartenant à Alcañiz bien que très lié traditionnellement aux habitants de Valdealgorfa.
Une promenade dans les rues de Valdealgorfa ne mettra pas longtemps à nous convaincre de la richesse de son patrimoine architectural. À l’époque, le village était fermé par plusieurs porches. Aujourd’hui, nous pouvons encore admirer celui dit d’Alcañiz et celui de San Roque (saint Roch), avec la chapelle consacrée au saint dans la partie supérieure.
La tour de l’église paroissiale est l’image la plus emblématique de l’édifice de l’église paroissiale consacrée à la Nativité de Notre-Dame, de style baroque. Elle se compose de trois nefs surmontées d’une voûte en berceau brisé, d’une façade type retable, flanquée de colonnes salomoniques, et d’une grande tour mixte d’inspiration mudéjare, faite de briques.
À proximité de cette dernière se trouve l’hôtel de ville, dont le bâtiment est le résultat de la reconstruction, en 1601, de l’ancienne maison de la confrérie de saint Martin et sainte Marie-Madeleine. Réalisé en pierre de taille et maçonnerie, il comporte trois niveaux, une entrée en arc à voussoirs et une galerie à voûtains dans la zone supérieure, sous un auvent en porte à faux de facture moderne, fidèle à l’original.
Nous découvrirons de nobles palais Renaissance possédant des portails dotés de vousseaux en pierre de taille, ainsi que la maison du célèbre botaniste Pardo Sastrón ou la « Casa de Mora ». Parmi tous ces palais, celui du baron d’Andilla, situé sur la populaire place du marché, sort du lot. Construit à la fin du XVIe et au début du XVIIe siècle, il présente les caractéristiques des palais Renaissance d’Aragon avec la galerie supérieure typique, à voûtains surbaissés sur des colonnes, sous un grand auvent en bois.
Son patrimoine religieux comprend des lieux de visite incontournables: la chapelle du Buen Suceso, datant du XVIIIe siècle et reconstruite au XIXe suite à l’incendie causé par les troupes françaises, la chapelle de Santa Bárbara (Sainte-Barbe), ainsi que le couvent de Santa Clara (Sainte-Claire).
Enfin, son patrimoine ethnographique comprend notamment l’ancien moulin à huile, la briqueterie restaurée, la tour du Palomar et tous les ouvrages liés à la gestion de l’eau: le puits de la Cadena, le bassin des Balcones, le bassin du Collao ou l’ancienne glacière qui figure sur la route régionale des voûtes du froid.
La glacière se distingue par son sol particulier perforé de canaux d’écoulement taillés dans la base de la pierre. L’éclairage conçu pour cette glacière met en valeur ces canaux d’une lumière froide; et les murs en maçonnerie, baignés de bleu, contribuent à créer un effet de froid qui accompagnera la route des Voûtes du froid. Une locution théâtralisée nous explique les systèmes d’exploitation de la glacière au XVIIe siècle et nous présente son fonctionnement.
Enfin, au départ de l’ancienne station de chemin de fer débute la voie verte de Val de Zafán, dont le tracé débouche sur Tortosa après avoir traversé les paysages des régions voisines de Matarraña et Terra Alta. À proximité de cette station se trouve le tunnel dit de l’équinoxe, qui doit son nom au fait que, deux fois par an, à l’occasion des équinoxes, la lumière du soleil traverse de part en part sa galerie de plus de deux kilomètres de long.