Dans les années cinquante, l’Institut national de colonisation, par l’intermédiaire du programme «Regiones devastadas» (Régions dévastées), crée une série d’infrastructures de gestion de l’eau destinées à la culture. Dans le cas du Bas-Aragon, dans la zone du talweg du Regallo, les villages de colons de Valmuel et Puigmoreno sont ainsi édifiés.
À l’origine, la commune s’appelait Campillo de Franco. Puis elle prit le nom de Puigmoreno de Franco, avant d’opter définitivement pour Puigmoreno, à l’avènement de la démocratie.
À l’instar de Valmuel, le plan d’urbanisation de Puigmoreno est conçu par l’architecte José Borobio, dans la ligne du rationalisme architectural qui privilégie essentiellement la fonctionnalité.
Les deux centres étaient entourés de terres cultivées et se sont organisés autour d’une place centrale, qu’occupaient les bâtiments les plus importants du village. C’est le cas de l’église de Puigmoreno, avec son beffroi élevé de plan circulaire. Ainsi que la fontaine, le cabinet médical, le bâtiment administratif ou le foyer.
Les habitations des colons étaient toutes simples et possédaient une arrière-cour destinée aux animaux. Enfin, il ne faut pas manquer le passage du chemin de fer à Puigmoreno, en particulier la voie de Val de Zafán, aujourd’hui hors d’usage, dont il reste la station (ou halte ferroviaire) de la commune. Celle-ci, réalisée en pierre, présente des lignes sobres et des travées d’arcs en plein cintre.
La vie à Puigmoreno se déroule dans ses larges rues claires, pourvues de trottoirs arborés, qui font de la promenade un moment de plaisir. La commune offre un exemple criant de l’histoire espagnole récente. Vous pouvez d’ailleurs approfondir votre connaissance de celle-ci en vous rendant au centre d’interprétation du colon, inauguré en 2008 dans le village voisin Valmuel.